Chlordécone : l’état d’urgence !

L’État est le premier responsable du scandale du chlordécone aux Antilles. Telle est la conclusion sans appel de la commission d’enquête parlementaire mise en place pour faire la lumière sur le désastre écologique, économique et social qui frappe depuis des années la Guadeloupe et la Martinique.

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Alors que le principe de précaution et la santé environnementale sont devenus des normes incontournables des politiques publiques, l’État n’a que trop tardé dans les réponses à apporter à nos concitoyens qui se retrouvent ainsi livrés à un double sentiment d’angoisse et d’abandon. Il ne fait guère de doute que ce scandale aurait dû être pris en compte plus tôt et plus vite.

Dans les pas de la commission d’enquête exigée par le groupe socialiste et présidée par notre collègue Serge Letchimy, le Parti socialiste plaide pour l’adoption d’une loi d’orientation et de programmation visant à sortir des conséquences du chlordécone, ainsi que pour la nomination d’un délégué interministériel en Guadeloupe et en Martinique. À charge pour l’État d’assurer un suivi sanitaire systématique pour les populations les plus exposées, de constituer un réseau d’éducation sanitaire et de prévention, et d’accompagner pêcheurs et agriculteurs dans une démarche « zéro chlordécone ».

Le Parti socialiste appelle également la création d’un établissement public administratif national, doté de moyens propres et de missions clairement définies, afin d’établir un programme d’actions spécifiques et d’assurer la mise en œuvre de la loi de programmation.

Ceci va de pair avec l’élaboration d’un fonds d’indemnisation des victimes financé par l’État, par les producteurs et par les utilisateurs du chlordécone, au nom du principe pollueur-payeur. L’urgence est à la définition d’une politique de décontamination des sols et de la nappe phréatique, ainsi qu’à la création d’un dispositif d’indemnisation des victimes. Enfin, le gouvernement doit assurer la gratuité du dépistage des maladies causées par l’exposition à ces poisons.

Les victimes attendent depuis trop longtemps. Il est temps de passer de la compassion à la réparation.

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