Les étudiants, variable d’ajustement de la politique du gouvernement

– Mardi 4 juin 2024

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Gulsen Yildirim, secrétaire nationale à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche
Alexane Riou, secrétaire nationale adjointe à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche

 

Mise en lumière pendant la crise sanitaire, la précarité étudiante demeure une triste réalité dans notre pays. En 2023 encore, en raison d’une inflation importante, les frais de vie courante des étudiants ont bondi, obligeant les jeunes à rogner sur leurs dépenses. En l’espace de quelques mois, les factures d’électricité ont explosé et même les loyers du CROUS ont augmenté de 3,5%. En janvier dernier, une enquête auprès de plus de 7500 étudiants menée par la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) confirme que 19 % d’entre eux déclarent ne pas manger à leur faim et 49 % affirment ne pas avoir les moyens d’acheter des fruits et légumes de manière hebdomadaire.

Et pourtant, à la rentrée 2024, les droits d’inscription universitaires augmenteront pour les étudiants. Or il y a encore quelques temps, le président de la République affirmait qu’augmenter les droits d’inscription était antinomique avec la lutte contre la précarité étudiante. Ces paroles viennent se heurter une nouvelle fois à la réalité de la politique menée. Celle des fausses promesses et du mépris pour la jeunesse qu’il continue de précariser.

Le budget de l’État alloué aux universités rapporté au nombre d’étudiants ne cesse de diminuer, impactant directement le fonctionnement des établissements d’enseignement supérieur, pourtant les plus à même de garantir la réussite des étudiants. Ainsi sur les 10 milliards d’euros d’économies annoncés dernièrement par le gouvernement, la recherche et l’enseignement supérieur paient un lourd tribut avec près d’un milliard de coupe budgétaire. Faire toujours plus mais avec moins de ressources, voilà ce qui est demandé aux enseignants-chercheurs, enseignants, et aux personnels administratifs. S’il fallait encore le démontrer, le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est définitivement pas une priorité de ce gouvernement et dans un contexte où l’Etat réduit ses financements, le fait de faire reposer sur les étudiants l’augmentation des charges des établissements est en soi inacceptable.

Le Parti Socialiste souhaite que la situation précaire des étudiants soit prise en compte de manière urgente par le gouvernement. Le repas à 1€ sans condition pour tous les étudiants, l’encadrement des loyers, l’augmentation de l’offre de logements abordables avec notamment la construction de nouvelles résidences Crous et l’amorce d’une réelle réflexion sur la création d’une allocation d’autonomie doivent être les priorités. De plus, il y a urgence à renforcer l’accès à la santé pour tous les étudiants car nombre d’entre eux renoncent à des soins pour des raisons financières avec, en définitive, une aggravation de leur état de santé général.

Le Parti Socialiste le réaffirme : l’avenir de la société dépend de la jeunesse et nécessite un enseignement supérieur fort et public qui est un investissement et non une charge. C’est pourquoi, les étudiants ne peuvent pas être des variables d’ajustement qu’on utilise allègrement pour un coup de communication.

 

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