Lutter contre la désertification médicale

En France, ce sont 8 millions de personnes qui manquent d’un accès suffisant à un médecin.

Les chiffres sont préoccupants, et s’aggravent d’année en année. Entre les départements les mieux dotés et les moins bien dotés, l’écart va de 1 à 2,2 pour les généralistes, de 1 à 12 pour les ophtalmologistes, et 1 à 24 pour les pédiatres ! Selon une enquête de l’UFC-Que choisir publiée la semaine dernière, 44 % des généralistes refusent de prendre de nouveaux patients comme médecin traitant.

Face à cette situation, tout a été tenté, depuis des années, pour inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux ; peine perdue, la détresse des patients sans médecins reste la même.

Le Parti socialiste a toujours lutté pour protéger notre système de santé qui permet l’égal accès de tous aux soins. Mais aujourd’hui, ce système craque de toute part. Il y a urgence et nécessité à agir pour mieux répartir les médecins généralistes et spécialistes sur le territoire national. Pas de solution sans régulation de l’installation.

Issue d’ateliers participatifs organisés avec les citoyens du département de la Mayenne, la proposition de loi de Guillaume Garot propose en particulier de ne plus autoriser l’installation de nouveaux médecins dans les zones où l’offre de soins est déjà largement pourvue. Sans remettre en cause le principe de la liberté d’installation, cette mesure permet donc d’orienter l’installation des médecins vers les territoires qui en ont le plus besoin.

Le texte propose également de mieux reconnaître la place des usagers dans l’élaboration des projets de santé territoriaux, de développer la télémédecine dans le secteur de la prévention, et de plafonner les dépassements d’honoraires à 50 % du tarif opposable.

La proposition de loi a été défendue en commission des Affaires sociales ce mercredi 27 novembre. Malgré le soutien de députés issus de toutes les tendances politiques, elle a malheureusement été vidée de sa substance par une majorité plus attentive à la défense des intérêts d’une corporation que soucieuse de l’attente de millions de patients.

Les infirmiers, les kinésithérapeutes, les pharmaciens font l’objet d’une régulation pour leur installation sur le territoire : pourquoi pas les médecins libéraux généralistes et spécialistes ?

La proposition de loi sera examinée en séance à l’Assemblée le 5 décembre prochain : nous avons une semaine pour convaincre les députés d’entendre l’urgence dans laquelle vivent nos concitoyens. Nous ne renoncerons pas !

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