Julian Assange : l’extradition n’est pas une solution mais une menace sur le droit d’informer

– Mercredi 21 février 2024

Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste

Dylan Boutiflat, secrétaire national aux Relations internationales

 

La Haute Cour de Londres examine depuis hier le refus d’autoriser Julian Assange de faire appel de la décision du gouvernement de l’extrader vers les États-Unis où le fondateur des WikiLeaks est poursuivi pour espionnage depuis 2019, encourant ainsi une peine pouvant aller jusqu'à cent soixante-quinze ans de prison.

Quelle que soit l’opinion que l’on peut avoir sur la personnalité et le parcours de Julian Assange, qui s’est notamment compromis avec le régime russe, il est temps de considérer, comme l’a déclaré le Premier ministre de son pays d’origine, l'australien Anthony Albanese, que « cette affaire ne peut pas durer indéfiniment ». Le feuilleton doit prendre fin, l'acharnement doit cesser d’autant que depuis plus de dix ans, Julian Assange vit reclus et que son état de santé, physique comme psychique, se dégrade inexorablement.

L’extrader vers les États-Unis, c’est laisser planer un doute sur les conditions de son procès. Le lanceur d'alerte n’y serait pas jugé comme journaliste - il serait alors protégé par le 1er amendement de la Constitution qui garantit la liberté d’expression - mais comme espion.

Pourtant, Julian Assange a fait œuvre utile en révélant des documents numériques qui ont mis en exergue les mensonges de l’administration américaine dans sa guerre contre le terrorisme, en particulier en Irak et en Afghanistan. Celle-ci a eu beau protester, l'histoire a donné raison au lanceur d’alerte et aux cinq journaux, dont Le Monde en France, avec lesquels il s’était associé pour les publier. Dans cette extradition, c’est aussi la liberté de la presse et la liberté d’expression qui sont en question.

 

 

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