La guerre dans l’est de la RDC ne doit plus se passer dans l’indifférence internationale

– Mardi 20 février 2024

Les Léopards, surnom de la sélection nationale de football de la République Démocratique du Congo (RDC), ont profité de leur beau parcours à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) pour rappeler au monde l’atrocité du conflit qui déchire la région des Grands Lacs ces vingt-cinq dernières années. Depuis le mois de décembre et la réélection incontestable du président Tshisekedi à la présidence de la RDC, les combats dans l’Est du pays entre l’armée congolaise et les rebelles du M23, soutenus par les forces rwandaises, ont conduit au déplacement forcé de plus de 700 000 civils. L’encerclement de Goma, la capitale du Nord-Kivu, provoque la coupure des routes et le blocage des approvisionnements en nourriture et médicaments. Outre les migrations forcées, les ONG sont confrontées à un afflux de blessés de guerre et à la menace de la famine. D’autres réseaux de défense des droits humains font état de cas de violences sexuelles, d’enlèvements, voire d'assassinats ciblés.

Le 12 février le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’offensive du M23, s’inquiétant d’une escalade de la violence. L’utilisation récente de moyens anti-aériens et de drones par l’armée rwandaise - comme lors du récent bombardement de l’aéroport de Goma - rend de plus en plus plausible une guerre ouverte entre la RDC et le Rwanda. C’est pourquoi le Parti socialiste demande la médiation de l’Union africaine (UA) réunie en sommet pour instaurer un cessez-le-feu immédiat et prévenir tout risque d’épuration ethnique. Il demande un embargo sur les ventes d’armes et de munitions aux autorités rwandaises.

Après le départ de la force régionale est-africaine (EAC) qui n’est pas parvenue à contrecarrer l'insurrection, la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a, mi-décembre, déployé ses troupes pour soutenir l’armée congolaise dans ses efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans l'est du pays. Alors que la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a montré une forme d’impuissance face au M23 et aux groupes armés au nord et au sud du Kivu, il revient à la SADC de regagner la confiance de la population en protégeant les civils et les infrastructures de santé mais aussi en faisant respecter l’intégrité territoriale et la souveraineté nationale de la RDC.

D’ici là, le Parti socialiste demande à la France et l’Union Européenne (UE) de cesser leur hypocrisie envers le président Kagame en conditionnant leurs aides au Rwanda afin qu’elles ne financent pas cette invasion qui ne dit pas son nom. De même, il demande aux pays africains et occidentaux de cesser de bénéficier du pillage des minerais - comme le cobalt, le coltan ou le lithium - qu’ils obtiennent à bas prix et dont leurs industries ont besoin.

La visite l’an passé du président Macron aura encore une fois été une occasion manquée d’appuyer les efforts démocratiques, les progrès pour les populations et le soutien militaire aux forces régulières d’un des plus grands pays d’Afrique. Le Parti socialiste renouvelle son soutien à son parti frère, l'UDPS, et demande que la France et l’UE œuvrent à un cessez-le-feu, voire à un appui aux opérations de maintien de la paix de l’UA.

 

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